L’âme du potager
Février.
Du haut de sa colline, la petite chaumière embrumée inspire le calme et la sérénité.
Dehors, les températures sont douces, quoique le temps se fasse maussade.
L’hiver est pourtant là, bien installé depuis quelques temps déjà.
Seul le brouillard persiste au creux de ces montagnes.
La tristesse semble régner, comme si le malheur avait frappé.
Le temps paraît figé.
Pourtant, dans quelques heures, la maisonnée s’animera de joyeusetés,
quand les invités, à peine arrivés, commenceront à s’attabler.
Dix heures sonne à l’horloge de la salle à manger.
Le moment est arrivé, il faut se préparer.
La mère Jacquard, comme on l’appelle au village,
se balançant dans son Rocking-chair,
occupée à bouquiner, se décide à se lever.
Elle pose son livre sur le guéridon d’à côté,
retire les lunettes de son nez,
s’équipe de son panier,
et s’en va descendre au potager.
Derrière la clôture, abîmée,
la verdure s’expose, s’en-mêle et s’élève.
Arbres fruitiers, dénudés, côtoient légumes-racines, enterrés.
Ce havre de paix est son refuge tant aimé,
l’endroit où elle passe ses heures ensoleillées,
à biner, respirer et profiter.
Elle aime s’y promener, et rester pour y flâner.
Même l’hiver, quand le ciel est gris et le sol tout blanc,
Elle vient prendre sa bouffée d’air, en s’asseyant sur son humble banc.
Abritée, elle reste-là, à rêvasser.
Des souvenirs lui reviennent, se succèdent et s’emmêlent.
Puis l’image de son mari, encore une fois, se présente à elle.
Elle se rappelle ces doux moments passés,
où il était là, pour la chérir et pour l’aimer.
C’était ici, dans son potager, qu’il aimait cultiver.
Les fruits et les légumes, comme à l’acoutumé,
mais aussi sa patience, sa persévérance et sa créativité.
Sa méditation était alors à l’image de sa création.
Douce, lente, aimante et source de réflexions.
Alors, plus rien n’existait.
La vie était paisible et égayée.
Il cultivait, elle cuisinait.
Ainsi ils fonctionnaient.
S’en étant aller depuis maintenant plus de 20 ans,
elle a repris le flambeau, et cultive avec acharnement,
des récoltes toujours plus abondantes qu’auparavant.
Car elle sait qu’il est encore là,
que son âme vit dans ce milieu-là.
Fleurs, feuilles et fruits en sont le résultat.
Car il est enterré là, à côté des hortensias,
sous le conifère majestueux, ce magnifique séquoia.
Elle remercie la terre,
lui adresse une prière,
et ramasse avec soin,
ce dont elle a besoin.
Quelques panais, un peu de pommes de terre et une belle salade verte.
Rien de plus pour faire un bon festin.
Car aujourd’hui, la tourte est à l’honneur,
de quoi ravir ses petits-enfants, grands amateurs.
Refermant la clôture derrière elle, avec délicatesse,
elle adresse un dernier regard plein de tendresse,
en sachant que ce soir, elle repassera,
Et que l’histoire, encore une fois, se répètera.
Tourte pommes de terre, panais, jambon du pays et tomme de brebis
ingrédientsLa pâte400 g de farine T65
10 cl d’huile d’olive
2 cac rase de sel
20 cl d’eau froide
La garniture4 pommes de terre de taille moyenne
2-3 panais de taille moyenne
150 de jambon du pays
150 g de tomme de brebis
1 œuf pour la dorure
poivre 5 baies
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méthodeLa pâteDans un saladier, mélanger la farine et le sel.
Ajouter l’huile et sabler avec les mains.
Ajouter l’eau, commencer à mélanger avec un cuillère puis continuer à pétrir avec les mains jusqu’à obtention d’une pâte lisse et homogène.
Faire une boule, l’envelopper de film alimentaire et la placer au frais.
La garnitureÉplucher les pommes de terre et les panais.
Les détailler en lamelles à l’aide d’une mandoline.
Couper le jambon en petits morceaux.
Râper le fromage.
MontagePréchauffer le four à 180°C.
Sortir la pâte à tarte du réfrigérateur et la couper en deux parts égales.
Réserver une moitié et étaler la seconde sur du papier sulfurisé de manière à ce qu’elle soit plus grande d’au moins 2 cm que votre plat.
Placer la pâte dans le fond du plat, piquer le fond avec une fourchette puis disposer la garniture.
Pour cela, procéder par couche : mettre d’abord une couche de pommes de terre, puis une couche de panais, une couche de jambon et enfin une couche de fromage.
Répéter l’opération jusqu’à ce que la garniture dépasse légèrement le haut du plat.
Étaler ensuite la seconde moitié de pâte à tarte.
Casser l’œuf dans un bol et le mélanger à l’aide d’un pinceau.
Étaler l’œuf sur les bords de la première pâte à tarte.
Disposer ensuite la deuxième pâte par dessus, bien souder les bords, d’abord avec les doigts puis à l’aide d’une fourchette.
Couper les bords qui dépassent trop en conservant au moins 2 cm tout autour.
Rabattre les bords.
Badigeonner d’œuf, attendre 5 min puis étaler une seconde couche.
Piquer le centre de la pâte à l’aide d’un couteau ainsi que près des bords afin d’éviter les bulles d’air.
Enfourner environ 1h à 160°C.
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Note
S’il vous reste trop de pommes de terre et de panais, faites en une purée !
Laure says
2 février 2018 at 09:55Tourte testée (sans fromage, merci !!), cuisinée par sa créatrice : excellente !!! Pleine de saveurs, gourmande à souhait : à essayer sans tarder !!
La_FEP says
4 février 2018 at 11:09Merci beaucoup Laure ! Je suis ravie qu’elle t’ai plu ! =D
Lucie says
14 mai 2018 at 09:27Panais + fromage de brebis, mais c’est du génie ! Merci 🙂
La_FEP says
29 mai 2018 at 20:52Ahah ! Merci beaucoup Lucie ! Je suis ravie que le mélange te plaise ! ;D