Refuge d’une hypersensible
Mai.
La fraîcheur printamnière, dernièrement, s’est dissipée,
et déjà, une douce chaleur, désirée, annonce finalement l’été.
Le manoir aux hortensias, du haut de sa montagne,
s’agite de la bonne humeur de ses résidents,
qui, heureux de vivre dans cette campagne,
profitent ensemble de chaque instant.
Alors que la journée vient à peine de commencer,
le fratras de la cuisine à débuter.
Aujourd’hui, on prépare la réception donnée,
en l’honneur du jeune couple de la propriété,
qui, depuis maintenant un an passé,
s’est uni à tout jamais,
par ce fort lien sacré,
cette vieille magie oubliée,
qu’ils ont, en toute intimité,
progressivement appris à exercer.
L’agitation, déjà, au manoir bat son plein.
Les domestiques, chargés de l’entretien,
de l’organisation et du festin,
œuvrent activement à leurs tâches avec entrain.
Les cuisines, dans la bonne humeur, s’animent :
on rit, on blague, on se taquine.
Les bruits, variés, s’emmêlent,
le brouhaha, incessant, s’élève.
Les casseroles s’entrechoquent,
la vaisselle chante,
les rires, stridents, résonnent,
les voix, fortes, s’entendent,
les odeurs abondent,
les va-et-vient ne cessent,
attirant le regard sans cesse.
La surstimulation s’éveille.
C’est ici que je veille,
moi, la jeune Hannah-Belle,
la cuisinière fidèle,
à préparer chaque jour avec merveille,
et avec une discrétion sans pareille,
les repas des amoureux, éternels.
Bien que la bonne humeur soit au rendez-vous,
l’effervescence du moment, je l’avoue,
me bouleverse, m’oppresse, me stresse,
moi, que le calme et la lenteur d’ordinaire apaisent.
Je souffre de mon hypersensibilité,
de cette damnation qui m’a été inculquée.
Ce trait de caractère si particulier,
qui, par des actes, des mots et des pensées,
stimule à outrance mon émotivité.
Les bruits incessant m’agressent,
le contact avec les gens, souvent me pèse,
certains lieux, de leurs énergies, mauvaises,
m’assaillent et me tiraillent, sans cesse,
et toute négativité ambiante m’infeste.
Je perçois ces choses qui échappent aux autres,
des énergies et des non-dits, parfois peut-être les votre.
Je lis entre les lignes et devine avec discernement,
vos sentiments enfouis, que vous cachez secrètement.
Alors parfois, sans raison apparente,
tandis que toutes ces choses, accaparantes,
me polluent l’existence, pour moi trop stimulantes,
mon humeur, progressivement se fait bien sombre,
et je broie du noir, seule, dans la pénombre.
Le besoin de s’isoler se fait sentir,
et l’envie de se recentrer se fait désir.
Il n’y a alors qu’un lieu dans lequel j’aime me réfugier,
non loin du manoir, dans cette forêt,
où la nature, verdoyante, m’inspire calme et sérénité.
J’y retrouve alors l’apaisement oublié,
cet isolement tant désiré,
et la redécouverte de ce jardin secret.
Les couleurs, les odeurs et les bruits de ces lieux, enchantés,
par leurs essences naturelles, m’apaisent sans cesser
surtout dans ces moments douloureux, où la vie au manoir est saturée.
Tout comme je capte aisément la négativité,
et toutes ces énergies trop chargées,
la positivité et la beauté,
en moi, résonnent avec intensité.
C’est finalement dans ces moments-là que j’aime cette hypersensibilité,
qui me fait ressentir avec une profonde acuité,
toute l’émotivité des belles choses de notre monde, ignoré.
J’en admire alors toute les beautés cachées,
car sans ne jamais me lasser, j’observe avec subtilité,
cette nature parfaitement orchestrée.
J’y apprécie sa lenteur, tranquillisée,
le silence de l’humain, retrouvé,
les couleurs vives et nuancées,
les odeurs, pures et aérées.
Je me faufile alors dans les endroits dont moi seule ai le secret,
dans ces lieux reculés, loins des promeneurs non initiés,
qui n’osent s’y aventurer, préférant la sécurité,
et côtoyer les chemins balisés, ces sentiers ensoleillés.
Ici, la rivière est reine,
et permet à cette végétation, sereine,
de s’étendre, sans aucune gêne.
L’un de mes endroits préférés,
se trouve aux bords de cette somptuosité,
où en ce mois de mai,
l’ail des ours sait dominer,
de ses feuilles à l’image du muguet,
les parterres des bois égayés.
La cueillette est de mise,
puisque ce soir pour la fête émise,
le banquet jouira sans surprise,
d’un plat de tagliattelles, exclusives,
où les feuilles d’ail des ours, requises,
accompagneront une crème au peccorino, promise,
à la belle Lady Sweet, de Mr. Sour éprise.
C’est une fois ressourcée,
avec mon hypersensibilité réconciliée,
et la cueillette effectuée,
qu’il me faut désormais rentrer,
pour que le repas, une fois préparé,
sur les tables soit disposé,
et par les maîtres du manoir, animé,
joyeusement soit dégusté.
Tagliatelles maison et crème à l’ail des ours
ingrédientsLes tagliatelles175 g de farine de blé T80
175 g de semoule fine de blé dur
3 œufs
1 grosse pincée de sel
un peu d’eau
La crème à l’ail des ours50 g de feuilles d’ail des ours fraîches
3 cas d’huile d’olive
40 g de pignons de pin
60 g de pecorino râpé (et un peu plus à rajouter dans les assiettes)
40 cl de crème soja
sel et poivre
Quelques graines de courges
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méthodeLes tagliatelles1. Dans un saladier, mélanger la farine, la semoule et le sel. Verser le tout sur un plan de travail propre et faire un puits au milieu.
2. Casser le œufs et les mettre dans le puits de farine.
3. A l’aide d’une fourchette, commencer à mélanger les œufs en incorporant peu à peu la farine environnante.
4. Pétrir ensuite avec les mains environ 10 minutes.
5. Ajouter un peu d’eau si la pâte est trop friable et ne s’amalgame pas entièrement (mais juste un peu, quelques gouttes suffisent parfois).
6. Pétrir jusqu’à obtenir une pâte assez dure, homogène et lisse.
7. Faire une boule, l’enrouler de film étirable et laisser reposer environ 30 min à 1h au frais.
8. Diviser ensuite la pâte en 3 pâtons.
9. Prendre un premier pâtons et réserver les autres au frais en attendant leur tour.
10. Former un rectangle avec ce pâton, le fariner un peu puis le passer à la machine à pâte si vous en avez une, sinon, l’étaler à la main à l’aide d’un rouleau à pâtisserie jusqu’à ce que la pâte soit assez fine.
11. Couper en lamelle à l’aide d’un couteau puis suspendre les tagliatelles sur un séchoir et les laisser sécher environ 1h.
12. Répéter la même opération pour les deux autres pâtons.
La crème à l’ail des ours1. Torréfier le pignons de pin à sec dans une poêle bien chaude en remuant continuellement. Laisser refroidir.
2. Laver l’ail des ours, l’égoutter dans un torchon propre puis le mixer avec l’huile et 25 g de pignons de pins torréfiés.
faire bouillir les pâtes environ 5 à 10 min suivant l’épaisseur, les égoutter et préparer la sauce.
3. Pour cela, verser la crème soja dans une casserole, ajouter le pecorino râpé ainsi que le mélange mixé à l’ail des ours. Bien mélanger et laisser chauffer quelques minutes, le temps que la sauce épaississe un peu (mais pas trop !).
4. Saler et poivrer.
5. Servir les tagliatelles dans une assiette, ajouter quelques cuillères à soupe de sauce, saupoudrer de pecorino, de graines de courges et de pignons de pin et servir de suite.
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la chouette bavarde says
11 juin 2018 at 08:03trop bien avec le poème !
on est entièrement conquis !
et les photos… surtout celle de la cuisinière de dos ! j’adore !
La_FEP says
13 juin 2018 at 20:54Merci beaucoup la Chouette bavarde ! =D
Framboise et Jasmin says
18 juin 2018 at 14:52Les pâtes maison c’est tellement bon!! Mais i faut dire que ça demande beaucoup de temps, surtout lorsqu’on manque d’entrainement. Ce plat a l’air délicieux 😉
La_FEP says
18 juin 2018 at 16:08Merci beaucoup ! 😀
Effectivement, c’est du boulot. Je dois avouer ne pas en faire tous les quatre matins mais quand on a une envie de pâte à la maison et que j’ai du temps, je me laisse vite emporter par leur confection. 😉
Mély (@ChaudronPastel) says
20 juin 2018 at 16:51♡ Le poème, les mots, les photos… et, enfin, la recette ♡
Ton petit passage chez moi m’a permis de découvrir ton « chez toi ».
Sous le charme, le sourire aux lèvres, je déguste visuels et tes enfilades de mots si habiles.
Merci ✩
… Je suis curieuse de connaitre ton MBTI (si tu as fait le test ?) (j’y ai dédié un article l’été dernier).
Il se peut que tu sois INFJ, INFP ou ISFJ… ? En tous les cas, en tant qu’hypersensible, cet outil de compréhension t’aidera – sans doute – à mieux appréhender le monde, et le fonctionnement d’Autrui (personnellement, le découvrir, a eu un impact énorme sur ma vie !).
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La_FEP says
24 juin 2018 at 19:06Merci infiniment Mély ! T’es mots me touchent. Tu es si douce !
Il se trouve que j’avais fait le test du MBTI l’année dernière après avoir lu l’un de tes articles justement. J’y avais découvert que j’étais INFP, Médiateur. Et je me souviens que cela m’avait vraiment parlé. Le descriptif me correspondait vraiment.
Par curiosité, je viens de refaire le test. J’avais complètement oublié les questions posées. Et bien le résultat est le même. Je suis assez impressionnée par la précision de ce test. Merci à toi de me l’avoir fait découvrir.
Et dis donc, tu es très forte. Tu m’as visiblement bien cernée, juste à travers mes écrits et mes visuels.
J’avais laissé tout cela de côté mais j’ai dans l’idée que tu ne m’as pas laissé ce message par hasard. Je vais donc étudier la question de plus près.
Et cela m’intrigue.
Encore merci pour ces conseils et pour ces mots.
A très bientôt. ♡
Grenadine-and-Co says
5 septembre 2018 at 18:14Voilà une recette qui rejoint la liste des bons petits plats à tester!! Très joli poème au début de l’article, c’est vraiment une façon originale de présenter la recette, ça donne envie! Plus que quelques jours avant la rentrée, il faut que je me dépêche et profte d’avoir encore un peu de temps pour cuisinier pour tester ça!
J.
La Faim Est Proche says
10 septembre 2018 at 15:07Merci infiniment pour ce commentaire J. !
Je suis si contente que la recette et le poème te plaisent.
N’hésite pas à me faire part de ton retour si tu testes la recette.
Très belle rentrée à toi ! =)
lana says
17 mars 2019 at 13:49recette testée (avec de pâtes pas maison), approuvée et ajoutée à la liste des délices!
La Faim Est Proche says
17 mars 2019 at 18:46Oh ! Génial !
Merci pour ce retour Lana !
Je suis ravie que la recette ait été appréciée ! =D