À toutes ces histoires qu’elle se raconte
Septembre.
Alors que la fin de l’été s’annonce,
la teinte dorée de la lumière automnale s’élance.
Le paysage montagneux,
rayonnant,
qui, devant ses yeux,
s’étend,
resplendit à chaque instant.
C’est ici qu’elle aime se ressourcer.
Au cœur des montagnes et des forêts,
à l’abris des regards, indiscrets,
et des discussions, exigées.
Le besoin de s’isoler,
encore une fois,
s’est imposé.
Car aujourd’hui,
en fin d’après-midi,
pour la première fois,
au manoir, elle les accueillera.
Ces gens, qu’elle ne connaît pas.
Ces nouveaux domestiques qu’elle encadrera.
A cette pensée, une boule se répend dans ses viscères,
et sa gorge, sèche, de plus en plus, se serre.
Car de loin, ce qu’elle préfère,
c’est la solitude quand elle erre,
ça et là, dans la paisible atmosphère,
des paysages éphémères.
Elle en admire leur beauté,
leur rareté,
leur tranquillité,
et parfois même, leur fragilité.
Le calme et la solitude l’apaise,
l’agitation, quant à elle, lui pèse.
Les jours à venir lui seront difficiles,
elle le sait.
Car, le regard de ces étrangers,
l’impression d’être jugée,
la peur de bafouiller,
et la crainte de s’effondrer,
l’angoisse sans arrêt.
Cette timidité,
qu’elle traîne, lassée,
l’enserrant, damnée,
la tiraille, excédée.
Alors, depuis toutes ces années,
elle a appris à s’en accommoder.
Et même si c’est encore une source d’anxiété,
elle a déjà fait bien des progrès.
Elle a compris, que rien n’est immuable,
et que chaque caractère est modifiable.
Depuis quelques temps, déjà,
elle travaille son changement d’état,
elle accepte ce tracas.
Elle fait de sa timidité une force,
et en tire les bénéfices qui la renforcent.
C’est avec ce trait de caractère,
qu’elle haïssait pourtant hier,
qu’aujourd’hui elle les sert,
Lady Sweet and Mr. Sour,
ce couple illustre de bravoure,
qui l’a secrètement recueilli,
pour sa discrétion fleurie
et sa réserve, adoucie,
que tout deux apprécient.
Elle a donc trouvé des combines,
mis au point des astuces malignes.
Alors, désormais, elle cuisine.
Elle se serre de ce qu’elle sait faire,
pour décoincer ce qui l’enterre.
Alors maintenant elle sait.
Les mets font parler,
ils adoucissent les cœurs serrés,
libèrent les langues liées,
et font tomber les gênes imposées.
Quelle meilleure introduction,
pour elle qui cuisine avec passion,
que d’engager les conversations,
autour de ses douces confections.
A cette simple idée,
son énergie se rétablie.
Ainsi,
elle s’attelle à sa tâche préférée,
et laisse exprimer sa créativité.
Achetées chez le producteur du coin,
l’arboriculteur voisin,
de belles prunes d’ente,
patiemment l’attendent.
Elles seront accompagnées d’amandes,
pour former une tarte, gourmande.
Elle a développé son organisation,
dont elle ne déroge d’aucune façon.
D’abord, elle s’occupe des fruits,
puis, de ses mains, la pâte, elle pétrit.
Elle aime toucher les textures,
sentir l’effluve de la mixture,
et goûter les saveurs nature.
Pendant qu’elle cuisine,
plus rien ne la mine.
Seul le moment présent compte,
elle en oublie le décompte,
ce temps qui passe,
qui la rapproche de l’impasse.
Seize heures sonnent à l’horloge de la cuisine.
La tarte est prête attendant son heure divine.
Hannah-Belle, délicatement,
une infusion dégustant,
désormais, patiemment,
attablée, les attend.
L’inquiétude est revenue,
la peur la remue.
Alors, on frappe à la porte, décidé.
Elle sort de son errance, angoissée.
Un jeune homme fait son entrée,
le premier des conviés est arrivé.
Leurs regards se croisent, gênés.
Hannah-Belle, déstabilisée,
l’invite timidement à s’attabler,
lui proposant de se désaltérer.
Elle ne sait comment se comporter.
Les pensées s’emmêlent dans sa tête,
la gêne et la réserve s’entêtent.
Puis d’autres coups retentissent,
et petit à petit, d’autres arrivants s’immiscent.
Une fois tout le monde installé,
elle sert la tarte à déguster,
et ils commencent à dialoguer,
naturellement, sans préjugés.
Une bonne ambiance s’est installée.
Hannah-Belle, décomplexée,
se réjouissant de ce moment passé,
comprend, comme à l’accoutumée,
qu’elle avait peur de ses idées,
de ses croyances qui l’animaient,
s’imaginant une réalité,
qui jamais ne se produirait.
Ses craintes, elle se les ait fondées.
seule, la peur la guidait.
Cette souffrance si redoutée,
elle se l’impose sans arrêt.
Elle décide donc d’en tirer des leçons,
d’essayer de voir les choses d’une autre façon,
d’être plus positive en conclusion,
et de s’honorer par cette décision,
car elle seule est maître de ces situations.
Tarte aux prunes et crème d’amande
Préparation : 20 min
Cuisson : 30 min
Parts : pour 6 à 8 personnes
ingrédientsPour la pâte200 g de farine T 65
125 g de sucre rapadura (ou muscovado)
100 g de beurre
2 jaunes d’œufs
2 cas d’eau froide
1 pincée de sel
Pour la crème d’amande125 g de poudre d’amandes
80 g de farine T 65
125 g de sucre de canne blond
3 œufs entiers
125 g de beurre à température ambiante
10 ml d’arôme de vanille liquide
Montage15 à 20 prunes (ici prunes d’ente)
1 œuf pour la dorure
du sucre rapadura (ou muscovado)
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méthodePour la pâte1. Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre et le sel. Ajouter ensuite le beurre coupé en morceaux. Sabler avec les doigts.
2. Ajouter les jeunes d’œufs et l’eau. Mélanger avec une fourchette puis du bout des doigts jusqu’à ce que la pâte s’amalgame. Former une boule et la placer au frais au moins 30 min.
Pour la crème d’amande1. Dans un saladier, mélanger la poudre d’amandes et la farine.
2. Dans un autre saladier, battre le beurre ramolli (mais pas fondu) pour qu’il forme une pâte lisse et crémeuse.
3. Ajouter le sucre et un œuf. Bien mélanger avec une fourchette.
4. Ajouter le mélange poudre d’amandes/farine, bien mélanger et ajouter les œufs restant ainsi que l’arôme de vanille. 5. Bien mélanger et réserver au frais.
Montage1. Préchauffer le four à 180° C.
2. Laver et couper les prunes en quartier en enlevant les noyaux.
3. Étaler la pâte à tarte sur du papier sulfurisé préalablement fariné.
4. Étaler une couche assez épaisse de crème d’amande au centre de la tarte en laissant une bordure d’au moins 5 cm.
5. Disposer les morceaux de prunes en quinconce par dessus la crème d’amande en commençant du bord et en allant vers le centre et en formant des cercles.
6. Saupoudrer du sucre rapadura par dessus puis rabattre les bords.
7. Dorer les bords avec un oeuf battu à l’aide d’un pinceau.
8. Faire glisser la tarte sur une plaque allant au four.
9. Enfourner environ 30 à 40 min à 150° C avec le mode de cuisson par le bas uniquement.
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Note
Il est fortement probable qu’il reste de la crème d’amande à la fin de la préparation. Je l’utilise généralement soit en crumble comme dans mon crumble des rois (cf. la recette dans les archives, onglet « Recettes ») soit en refaisant une tarte, soit en la mettant simplement dans des ramequins et en la faisant cuire 1 à 2 min au micro-onde.
Les producteurs locaux de la recette :
GAEC Félix (Saint-Avit-Saint-Nazaire, Gironde) pour les prunes.
La ferme Hordiller (Labatut, Landes) pour les œufs.
Leit de Brunas (Lys, Pyrénées-Atlantiques) pour le beurre doux au lait cru.
Le fournil de Vélines (Saint-Magne-de-Castillon, Gironde) pour la farine de blé bio T65.
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